Courbevoie Triathlon

Swim Stars Paris (récit de Laurence Bellicaud)


17h15 - "Laissez-passer, laissez-passer !" Voilà par quels mots je suis accueillie sur le village des concurrents de l'événement « Open Swim Stars Paris ». Mais ces paroles ne me sont pas destinées : je précède Laure Manaudou (et ce sera la seule fois d’ailleurs sur une épreuve de natation !).
17h30 – Tous les nageurs quittent le Bassin de la Villette et rejoignent à pied le Parc de la Villette. J’y retrouve les copains de Courbevoie Triathlon. Je suis la seule sans combinaison néoprène. Ceux qui sont originaires du Nord n’ont jamais froid J
18h 30 – Le briefing prend du retard. Du coup, les nageurs du 2km avec palmes partent à 18h33 et nous prenons le départ 3 minutes plus tard. Heureusement que Thomas me dit que l’épreuve a démarré, je n’ai pas entendu le départ ! Pire, je n’ai pas parfaitement compris le parcours à réaliser… Heureusement, j’ai mon chronomètre comme repère. Nous réalisons 1 km du Parc de la Villette au Bassin de la Villette puis 4 boucles dans le Bassin.
18h40 – Le départ est très chouette. Il fait beau, les Parisiens sont de sortie pour nous encourager le long du canal. La première ligne droite se passe bien. Je trouve mon rythme dans une eau qui est tout sauf claire et dans laquelle on brasse parfois des choses étranges… Bien sûr, la première tasse donne des sueurs froides mais bon… j’y survis !
19h12 – Je nage depuis 32 minutes. J’en déduis que j’ai parcouru 1500 mètres (enfin, je l’espère !). Encore 3 boucles et demi avant l’arrivée. Pour le moment, tout va bien. Parcourant 3000 mètres à chaque entraînement du club, ce n’est pas maintenant que je suis censée souffrir ;)
19h24 – 2000 mètres. J’arrive à maintenir le rythme même si j’accuse quelques minutes de retard. Pourtant, c’est curieux, il y a nettement moins de spectateurs et l’eau est très agitée… Je relève la tête et me rend compte qu’il pleut fortement… C’est l’avantage de nager : aucune différence pour nous !!
19h52 – 3000 mètres : les choses se corsent. Les premiers me doublent. J’abandonne très rapidement l’idée d’essayer  de les suivre. En plus, il y a obstruction au passage des bouées ! Je leur cède volontiers la place ; j’espère juste avoir le temps de finir les 5000 mètres dans le temps limite de 2 heures…
20h18 – 4000 mètres. Clairement, les choses se compliquent… 26 minutes pour réaliser 1000 mètres, c’est beaucoup trop. Les bras sont lourds, je vois beaucoup de nageurs finir leur épreuve et mon moral en prend un coup… Il me reste 22 minutes pour terminer dans les temps et j’espère que les organisateurs feront preuve d’indulgence : si le 2000 mètres doit être réalisé en moins d’une heure, pourquoi imposer un temps limite de 2 heures pour le 5 km ? Bon, je serai peut-être arrêtée pour la première fois par la voiture balai, euh… par le bateau-balai ;) Bien entendu, une envie de plus en plus pressante se manifeste… La dernière boucle est éprouvante et mes bras crient pitié. A chaque fois que je relève la tête, la Sécurité Civile me demande si je vais bien… Franchement, j’ai une tête à jeter l’éponge ? Non mais, je ne vais pas m’arrêter en si bon chemin !
20h44 – 5000 mètres. Lessivée, rincée, essorée mais heureuse, je franchis l’arche d’arrivée et lève le bras pour que ma puce soit détectée. Un gentil organisateur m’aide à sortir de l’eau par l’échelle. Je n’ai jamais autant grelotté et accueille la médaille avec bonheur ! Je récupère mes affaires, passe à la douche (froide !) puis me rhabille en quatrième vitesse en enfilant mes 2 polaires (une sage décision !). Après quelques paroles échangées avec les dernières féminines dans les vestiaires, je rejoins le métro et regagne la Défense. Défi réussi ! L’année prochaine, je ferai moins de 2 heures et réaliserai le combiné 5 km le samedi et 2 km le dimanche pour ne plus laisser la seule vétérane sur le podium J