Courbevoie Triathlon

Triathlon International de Deauville – Format Longue Distance – Edition 2016 (L Bellicaud)


Quand on aime, on ne compte pas : le club de Courbevoie Triathlon a décrété une nouvelle fois que cette épreuve serait l’événement club de l’année. Plus de 25 triathlètes s’engagent sur cet événement.
Et nous ne changeons pas une formule qui gagne : nous logerons à nouveau chez Pierre & Vacances. Prix mini et confort maxi. Cela permet de tisser des liens entre les triathlètes occupant un même appartement. Cette année, notre résidence se situe à 300 mètres du départ et plus en haut de la côte Saint-Laurent (erreur de 2015) !
L’épreuve « Distance Olympique » (1.5 km de natation, 40 km à vélo et 10 km à pied) se déroule le samedi matin et j’arrive à Deauville avec Benoît sur la fin de l’épreuve vélo. C’est une bonne nouvelle : nous pourrons voir les membres de Courbevoie Triathlon s’élancer sur les planches ! Le temps de déposer nos affaires à la résidence Pierre & Vacances, nous partons ensuite encourager les copains.
Les organismes semblent bien affaiblis et nos encouragements leur font du bien. Ils nous le confirmeront par la suite. La natation en eau fraîche (14 degrés) a entraîné des difficultés pour le réchauffement des organismes. Cela ne présage pas de bonnes choses pour l’épreuve Longue Distance de demain… Je ne vais pas commencer à stresser dès à présent, j’aurai déjà fort à faire dimanche matin !! Tout le monde finira l’épreuve : nos triathlètes seront fatigués mais heureux !
Tout ce petit monde se change, la majorité des triathlètes du format L (1.9 km de natation, 81 km à vélo et 21.1 km à pied) sont arrivés. Nous allons au briefing à 13h30 dans la salle de cinéma du casino puis allons déjeuner. Il est tout de même 14h30. Puis vient la photo de groupe à 17h45 après le départ du triathlon format Découverte (0.3 km de natation, 20 km à vélo et 5 km à pied) à 17h30. Nous les encouragerons également comme il se doit.
Au dîner, les uns se délectent d’un bon gueuleton d’après-course, les autres font le plein de sucres lents en prévision de l’épreuve du lendemain.
Dimanche matin, réveil à 7h30. Les petits déjeuners sont prêts. L’estomac plein, les pneus gonflés à bloc, les chaînes huilées, les bidons remplis et le moral au beau fixe, nous rejoignons le départ avec nos vélos et nos supporters. Je ne sais toujours pas changer un pneu (mais il ne faut pas le dire à Michel à qui j’ai menti une fois sur le sujet…) et je compte sur mon fidèle destrier pour résister aux mauvaises portions de route que nous rencontrerons sur les 81 kilomètres de course.
Ma seconde maman, Laurence, est sur l’aire de départ. Elle m’aide à tout gérer : sac de consignes, puce à accrocher, stress de départ ! Après avoir rangé mes affaires dans le bac à côté de mon vélo, déposé mon sac d’affaires post-course et enfilé THE fameuse combinaison néoprène grâce aux conseils de Florian, je me dirige vers la plage. Le speaker fait monter l’ambiance et la sono comme il se doit, les supporters sont bien présents. A nous de jouer !
Je n’ai pas oublié mon bracelet connecté pour faire le maximum de « pas » sur la journée. Mon entreprise a en effet lancé un défi entre 100 membres répartis en 10 équipes pour lutter contre la sédentarité. Aujourd’hui, c’est le jour idéal pour faire 60.000 pas et décrocher le dernier badge qui me manque : celui d’Hermès. Mais, étant donné que le bracelet décompte plus de pas lorsqu’il est attaché à la cheville qu’au poignet, il m’a fallu autant réfléchir aux transitions de mon bracelet qu’à celles de ma propre personne...
La natation ou comment faire un maximum de pas…
Je me glisse dans le sas de départ et constaterai par la suite être partie avec les experts. Pas étonnant d’avoir été doublée par autant de triathlètes… Sur la première ligne droite qui s’éloigne de la plage – et comme en 2015 – je me demande à nouveau ce que je fais là. Les vagues rendent ma progression difficile et je me dis : «Voilà le prix à payer quand ton planning hebdomadaire n’intègre qu’un entraînement de natation ! Ca t’apprendra ». Après l’épreuve, j’apprendrai que beaucoup ont souffert. A chaque triathlète que je double, je me dis : « il nage en brasse, dépasse-le » puis « il nage bras tendus, double-le ! ». Finalement, je trouve mon rythme. Je donne involontairement une tarte à mon voisin de droite et me rappelle que ça fait partie des règles du jeu… Beaucoup de triathlètes zigzaguent et les kayakistes conseillent de viser un bateau blanc… Sauf que ce même bateau subit également allégrement le courant ! A l’occasion de la sortie à l’australienne, je constate que les organismes sont éprouvés et que beaucoup marchent au lieu de courir avant d’attaquer la seconde boucle de natation…
Transition natation - vélo
Fin de la natation en 44 minutes. 6 minutes de plus qu’en 2015. Bof, bof, bof ! Mais le pire reste à venir. Je retire ma combinaison plus facilement qu’en 2015. Je reviens sur mon vélo et commence à m’essuyer les pieds pour enlever le sable et enfiler les chaussettes. Sauf que je ne les trouve pas. Je retourne mon bac, j’en mets partout (c’est ma spécialité, dirait mon mari !). Je préfère perdre une minute à trouver mes chaussettes que poursuivre sans ! Elles restent néanmoins introuvables et je dois me résigner à faire le vélo sans. J’ai dû les glisser par inadvertance dans le sac de consigne… « Pofkonne ! » est le seul mot qui me vient à l’esprit… Ca promet pour le semi-marathon !! Mais je ne peux pas abandonner sans avoir essayé… Bref ! Equipée à 99%, je saisis mon beau vélo et cours dans la zone de transition. Et mon bracelet connecté a déjà décompté 5000 pas : un beau score après 40 minutes de natation…
Le vélo ou « Non, je ne poserai pas le pied dans la côte Saint-Laurent ! »
Après 2 kilomètres de vélo, arrive la fameuse côté Saint-Laurent qui m’a obligée à poser le pied à terre à 2 reprises en 2015. Mais cette année, j’ai participé au stage de triathlon du club à Port-Grimaud et, sous les cris des meilleurs supporters de France (ceux de Courbevoie Triathlon !), je me dépasse et parviens à ne pas poser le pied dans cette côte qui atteint 19% sur la partie finale… Une première victoire en soi ! Il faut dire aussi que je n’ai aucune envie que Warrior Dorothée me double sur le vélo… ou alors qu’elle le fasse le plus tard possible. Le vélo est mon point faible. Je le sais. Je vais appuyer, appuyer et encore appuyer ! Tellement appuyer qu’un autre triathlète, Yves, me doublera (mais que je doublerai une fois de plus !) et me dira : « C’est que tu avances bien !! ». Ca fait du bien, ce type d’encouragements ! Je rattrape Thibaud qui a chuté dans la côte Saint-Laurent et nous passerons une bonne partie du parcours vélo à nous doubler et nous encourager mutuellement.
Dans la deuxième côte, je suis un couple qui roule en drafting alors que c’est interdit. Or, lorsque madame ne roule pas dans la roue de monsieur, je la dépasse « A l’aise, Blaise ». Monsieur est un warrior : il part en avance sur les ravitaillements, ramène tout ce qu’il faut sa chérie. Madame n’a rien à faire, si ce n’est appuyer ! Finalement, grâce à l’intervention d’un arbitre, le couple prendra un carton mais recommencera une fois l’arbitre disparu. Je ne les reverrai plus jusqu’à la course à pied…
Le second tour de 40 kilomètres se passera très bien. Je ne poserai pas le pied dans la côte Saint-Laurent grâce aux encouragements de mes copains de Courbevoie et rejoindrai sans encombre le parc à vélo et l’aire de transition. Mes pieds ne râlent pas. Mais je me demande comment ils vont réagir à un semi sans chaussettes… Mes Mizuno sont des chaussures très confortables, j’espère ne pas trop souffrir. Cela fait 4 mois que je les ai : avec deux semi et un marathon à leur actif, elles ont eu le temps de s’assouplir !
Transition vélo - course à pied
Je commets l’erreur d’enlever la sangle de mon casque avant d’avoir posé mon vélo et un arbitre m’arrête quelques secondes. Je pose casque, gants, chaussures et enfile rapidement ma paire de chaussures de course à pied. J’oublie de tourner ma ceinture porte-dossard d’un demi-tour pour afficher le dossard devant : cela me vaut un deuxième arrêt sur l’aire de transition… Quand on n’a pas de tête, on prend des secondes !
La course à pied ou « Arrache-toi, dans 2 heures c’est la bière » !
J’attaque le premier tour à 5’30 mn/km avec un plaisir qui sera de courte durée. La fatigue me rattrape mais mes supporters aussi ! Ils sont bien en forme et, en plus, ils sont endurants ! Cela fait un bien fou de se retrouver entre copains et copines de club ! Les ravitaillements sont une torture : j’hésite à chaque fois entre gagner 30 secondes et me ravitailler… Et à chaque fois, je cède à toutes ces boissons et biscuits qui me sont présentés sous le nez…
Sur le premier tour, Warrior Dorothée me rejoint rapidement et je constate avec euphorie que j’aurais eu finalement assez d’avance sur la natation et assez d’envie sur le vélo pour ne pas me faire bouffer… Je me résigne sur la CAP et nous nous encourageons mutuellement. Daniel est à un tour devant nous. Je vois Antoine, Thibaut et également Pascal qui sont derrière moi en CAP. C’est là que je mesure tous mes progrès !
Lorsqu’arrive le quatrième et dernier tour, les bénévoles m'adressent un sympathique : « A tout de suite ou à l’année prochaine ? ». Je réponds avec une joie difficile à contenir : « A l’année prochaine ! Merci pour tout !». J’aurais bien aimé accélérer sur le dernier tour mais les forces m’ont manqué… Un mental à fortifier certainement (ou alors des chaussettes à ne pas délaisser !!). Je franchis la ligne d’arrivée, épuisée mais heureuse. J’ai pulvérisé mon record de 2015 de 20 minutes : 6 minutes de plus en natation, 20 minutes de moins à vélo et 7 minutes de moins en course à pied. L’entraînement a payé… J’annonce au téléphone à ma fille avoir réalisé mon objectif de 6h30 et elle me susurre : « Et combien de secondes ? » Chipie !
Laurence nous prend en photo après l’arrivée avec Daniel et Dorothée. Nous sommes fous de joie ! Au ravitaillement final, les sandwichs ne passent pas si bien que ça. Les gosiers sont asséchés et la bière y coule bien mieux :) Je commets une grave erreur en enlevant mes chaussures et y découvre des pieds dans un triste état … Les pansements seront mon arme « Number one » toute la semaine.
Après quelques échanges en attendant les derniers warriors, je pars récupérer mon sac à la consigne et j’y retrouve mes chaussettes…
La suite n’est que pur bonheur et c’est pour cela que je fais du triathlon en club : retrouver tous les copains et copines, prendre une bonne douche, se changer et enfiler des vêtements secs, se retrouver au resto pour un bon repas revigorant. Finir par une nuit musculairement difficile mais quand on sait que les 3 suivantes seront des nuits de bébé, ce n’est pas bien grave !
Merci à tous les membres de Courbevoie Triathlon, merci à mes coachs Yvan, Médéric et Annelise… S’entraîner en club, c’est partager de superbes moments. Souffrir ensemble en entraînement, c’est répartir la souffrance sur plusieurs personnes. Performer et rire, c’est décupler le bonheur !
J’adresse également un grand merci à mon gros chéri qui me permet de m’entraîner de la sorte tout au long de l’année J
PS : à la fin du triathlon, mon bracelet connecté affichait 45.000 pas. 5.000 pas de plus pour l’aller-retour au restaurant. Benoît m’a prise pour une folle que je lui ai annoncé que je partais me promener vers 21 heures pour 10.000 pas additionnels. Double objectif atteint : 6h30 et 60.000 pas. What else? J